[Forêt] You will know me now as an allie [PV Vega]

Bon, cette fois il fallait que je me lance. Cette nouvelle recrue arrivée depuis quelques mois cache un lourd secret. Je sais qu’elle a des pouvoirs, je sais qu’elle a peur de ce qu’ils peuvent faire. J’ai vu ses yeux changer, j’ai vu cette espèce d’aura émaner de ses mains fonctionnant avec ses émotions. J’ai tout vu de tout ça. On en sait autant sur elle que sur Lou, c’est pour dire qu’on en sait TRES PEU ! Donc j’avais mené ma petite enquête. Avoir comme ami très proche un Psychocriminologue et LE procureur de la ville pouvaient s’avérer en temps et en heure quand on n’en abusait pas. Si bien que j’avais appris le parcours aussi horrible que difficile de la jeune demoiselle, qui semblait pourtant si épanouie dans la tâche qu’il lui avait été confié. Encore une passionnée de la chasse aux méchants ! Ethan aussi avait mené son enquête de son côté, car il s’inquiétait d’avoir une telle bombe à retardement dans mon service. Elle était aussi méfiante que lui. Mais j’étais usée à ce genre de choses, après tout, Ethan était devenu le père de ma fille et nous étions toujours proches. J’avais pu passer son armure avec pas mal de difficultés, mais j’avais réussi.

Étant dans la cellule, je devais savoir si je pouvais compter sur Vega. Jusque-là rien d’anormale si ce n’est ces étranges don qu’elle semble tant cacher. Cette nuit j’avais pris la ferme résolution de lui montrer qu’elle n’était pas un cas isolé et qu’elle pouvait avoir confiance en moi. Je n’étais pas son ennemie, elle n’était pas entourée d’ennemis, ou de gens qui peuvent potentiellement lui faire du mal sciemment. Je m’étais rendue à son domicile, le coup de chance était qu’elle était au rez-de- chaussée et c’est sous ma forme de louve  blanche aux yeux bleus que je grattais à sa fenêtre plusieurs fois. J’ai aboyé et gémi également. Jusqu’à enfin, je le pense, attiré son attention.  Une fois dehors je faisais tout mon possible pour qu’elle me suive… C’était dingue, je lui montrais, tournais sur moi-même, remuais la queue… Bref friendly au possible alors que les lycans ne sont pas connus pour leur domestication. Une fois qu’elle me suivit, on s’est enfoncé dans un petit bois, près des parcs, un des rares endroits en ville où il y avait encore des arbres en nombre. Et là je m’assois ; devant elle. Je remue toujours la queue, mais mon comportement a changé, je suis droite, la fixant…

**Maintenant on va pouvoir discuter… N’aies pas peur, tu me connais, on bosse ensembles…**

Je la regarde, toujours l’air accueillant et remuant la queue. Bon forcément pour un chien j’étais plutôt trèèèès grande. 125-130cm au garrot ce n’était pas rien. Des yeux bleus électriques et envoûtants.

**Je suppose que tu reconnais ma voix… C’est Frey… Ne t’en fais pas… Je ne suis pas ton ennemie… Je sais juste que tu es comme moi… Un être surnaturel… Doté de grands pouvoirs…**

Au cas où, j’effectue une esquive à droite.

**Je ne veux pas me battre, je veux juste te parler !**

La journée avait été longue, quand il ne se passait pas grand-chose à Londres, Véga était cloitre dans son bureau à l’agence, tournant en rond comme un lion en cage, cela lui arrivait de prendre son manteau et d’aller se dégourdir les jambes dans les rues. Elle s’amusait à observer les gens autour d’elle, elle trouvait cela très intéressant et, parfois, obligatoire pour la sécurité du pays. C’était comme ça qu’elle avait réussi à coincée un malfrat, la dernière fois, alors que celui-ci allait trafiquer à l’aide de pouvoirs, une ligne de métro. En soit, ce n’était que de petits délits en ce moment, rien de bien intéressant à se mettre sous la dent.  

A six heures du soir, elle avait quitté ses coéquipiers pour aller directement se prendre un truc à manger au Prêt à Manger du coin, elle adorait ce style de restauration où on mangeait vite et bien, puis elle était rentrée chez elle. Là encore, elle se sentit enfermée. Elle supposait que dû à son passé, ses dix années enfermées dans cet asile, elle ne supportait plus d’être entre quatre murs. Elle préférait largement les larges étendus d’herbes comme Hyde Park ou le zoo, pour respirer un peu plus. Mais il fallait bien un toit pour dormir, alors elle habitait dans  cet appartement qu’elle fuyait le plus possible.

La nuit tomba vite, la télévision allumée, Vega l’avait allumé pour faire du bruit, elle ne l’a regardait pas, préférant se plongé dans ses pensées. Elle fut de retour à la réalité quand elle entendit gémir et gratté à sa fenêtre. Prudente, elle, elle s’approcha doucement de l’endroit bruyant pour y découvrir un chien. Du moins, cela ressemblait à cela mais son instinct lui indiquait que c’était autre chose, une créature anormale. En ouvrant la fenêtre, elle put voir l’animal un peu mieux et comprendre que l’animal voulait qu’il la suive.

Toujours sur ses gardes, elle ferma la fenêtre, se chaussa, prit son manteau et ferma la porte à clé pour le rejoindre. C’était inconscient, elle le savait, pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir la suivre, quelqu’un était peut-être en danger. En arrivant dans la forêt, elle fut de plus en plus sur la défensive et quand, enfin, l’animal s’arrêta, elle put reconnaître l’endroit où elle se trouvait. Il y eu un silence de quelques secondes puis, on parla dans la tête de Vega. Elle eut d’abord un sursaut avant de fixer la bête en face d’elle, ses mains prêtes à dégainer son pouvoir pour la protégé d’une quelconque attaque.

« Qu’est-ce que tu me veux Frey ? » avait-elle demandé, cassant le silence qu’il y avait dans la forêt. Elle avait beaucoup de question qui se bousculaient dans sa tête, pourtant, elle préférait rester sur ses gardes.

Elle me demanda ce que je voulais. J’ai senti jusqu’au bout de mes poils ses pouvoirs irradier malgré elle sans qu’ils soient réellement tangibles.

**Mollo Vega !! Je ne suis pas ton ennemie ! Nous sommes pareilles toi et moi !**

Une déclaration qu’il allait vite falloir que je concrétise vu son terrible passé.

**Je sais ce que c’est d’être trahie, de tout perdre, d’être enfermée, d’être vue comme un danger ou comme un phénomène de foire par des personnes dont on avait la plus totale des confiances ! J’ai été chassée de mon village à la mort de mes parents car tous avaient peur de moi !**

OK, je reprends ma forme humaine, mes vêtements sont un peu déchirés mais je suis encore présentable. La nuée se dissipe et c’est à nouveau moi sous ma forme humaine. Je place mes mains légèrement en l’air pour éviter qu’elle ne m’attaque e pour lui montrer que je ne suis pas armée.

- Mon vrai nom est Freyja Stebvenjson… Je suis née dans un petit village de pêche dans les terres scandinaves au XVIIe siècle… Je n’ai jamais été humaine et je le serai moi non plus, probablement jamais… Je sens que tu as peur… Je sais que tu ne veux plus te lier avec qui que ce soit… Mais essaie de répondre à cette question… Tu ne trouves pas cela bizarre que… Personne ne t’ait questionnée, personne ne trouve ça bizarre que sans aucune étude de criminologie ou d’école de police, tu débarques dans la cellule directement dirigé par l’ONU sans qu’on te pose de questions… Que mystérieusement, une lettre a atterri sur les bons bureaux ? mmmh ?

Je croise les bras et je m’assois. Je finis par les décroiser et sortir tout doucement mon paquet de clopes et de m’en craquer une avant de lui lancer le paquet.

- Si ça te dit…

Je prends une ou deux lattes dessus avant de reprendre.

- Je sais ce qu’il t’est arrivé… Je sais par où tu es passée… Je n’ai pas connu exactement la même chose mais j’ai énormément voyagé, j’ai traversé les guerres, les épidémies, j’ai perdu des gens, j’ai été trahi, j’ai été chassée… J’ai eu souvent envie de faire payer l’humanité pour tout le mal que j’avais subi… Mais j’avais la plus belle des raisons de ne pas changer de camp… L’espoir qu’un jour, je serai reconnue pour le Bien que je fais… Et que je fonderai une famille…

Je sors de ma poche une très vieille photo argentique en très mauvais état, scotché de partout, dont les teintes étaient ternes et sépia en tenue d’époque victorienne. Elle représentait Saskia petite dans mes bras et Ethan en tenue de soldat confédéré.

- J’ai une fille de onze ans… Elle va beaucoup souffrir et je ne vais rien pouvoir faire pour l’éviter… Ses pouvoirs vont prochainement s’éveiller… Donc oui… Je comprends ta souffrance…

Je finis ma clope et je l’écrase sans plus de cérémonies.

- Après… Si tu as besoin de me combattre pour extérioriser tout ça… Je suis ton serviteur… Et je n’ai pas peur ni de tes dons, ni de ce que tu pourras me faire… Rien ne pourra être pire que ce que je connais déjà…